Etrangère















ETANGERE
Mes interrogations d’artiste me poussent à questionner le monde, et c’est dans cette démarche que j’ai accepté l’invitation à participer à cette troisième édition de ’’Pavillon invisible.’’ Activé par l’artiste Dimaë pour son projet « Exposition Invisible III » Cette année, la Biennale de Venise m’interpelle par son titre ambigu : « Etrangers partout ». Son ambition ? Célébrer l’indigène, le queer et l’outsider. Il oblige le commissaire d’exposition à une sélection artistique orientée, laissant sur la touche d’autres artistes qui espéraient, eux aussi, accéder au « paradis ».
Mais une autre interrogation me traverse : celle de la politisation croissante de la scène artistique et culturelle de l’art contemporain. La 60ᵉ Biennale de Venise n’y échappe pas.
- La Russie manque l’événement pour la deuxième fois consécutive.
- Le pavillon ukrainien, au contraire, y est représenté.
- Le pavillon israélien reste fermé, en signe de protestation contre la guerre.
- Quant à la Palestine, elle n’a jamais eu droit de cité à Venise.
Dans ce contexte, j’ai choisi de me concentrer sur ces quatre pavillons: russe, israélien, ukrainien et français (en substitution au pavillon palestinien inexistant) pour y activer quatre glettes. (palet du jeu de marelle, en verre dans le nord de la France)
Une marelle, sans le ciel, sera tracée à la craie, adossée aux quatre pavillons.
Le pavillon incarnera le ciel, un territoire à atteindre.
Une glette en cristal sera placée de manière inattendue dans la case ciel, c’est à dire l’intérieur du pavillon, s’imposant sans invitation officielle.
Ce galet discret et ludique, devient un intrus poétique, un acteur clandestin de la Biennale, s’imposant dans ces pavillons sans y être invité.
Si le pavillon devient le ciel pour l’artiste, alors la marelle s’agrandit : le pavillon devient un territoire, un espace où se joue un acte d’équilibre et de justice.
Ce geste interroge la sélection artistique de la Biennale et la politisation de l’art contemporain. La glette, objet anodin détourné, devient un marqueur silencieux et poétique de ceux qui restent exclus des espaces légitimes de reconnaissance.